Dans l’Orne, le parc éolien d’Echauffour est mis à l’arrêt total par arrêté préfectoral depuis le 22 Janvier 2021, pour cause de nuisances sonores violentes et insupportables, de jour comme de nuit, dont les conséquences sanitaires ont pris des proportions alarmantes dans le village.
Le quotidien régional Le Réveil normand précise que la décision a été prise par la sous-préfecture après avoir pris connaissance du rapport acoustique mettant en évidence des non-conformités persistantes : ce que les riverains dénonçaient depuis la mise en service du parc de 5 éoliennes, au printemps 2019.
« Nous vivons un enfer : il est régulièrement impossible de dormir la nuit et de rester à l’extérieur la journée » témoigne un des habitants impactés.
Plus de près de chez nous dans le Rhône, à Valsonne et Ronno, dans les collines beaujolaises qui dominent Tarare, on découvre aussi que les éoliennes industrielles terrestres font du bruit…
Dans son édition du Dimanche 31 Janvier 2021, Le Progrès titre : « Eoliennes ; on entend leur ronronnement même avec des volets et double-vitrage ».
Pourtant dès 2010, dans le documentaire « Hélices au Pays des Merveilles » réalisé dans les Monts de la Madeleine (limitrophes avec la Loire), des agriculteurs de Laprugne, Saint-Clément et Ferrières-sur-Sichon, témoignaient des nuisances sonores considérables générées par les éoliennes industrielles du parc du Chemin de la Ligue : nuisances gênantes pour les humains (perte du sommeil, acouphènes, stress permanent) et pour le bétail (baisse de la quantité et de la qualité de la production laitière), bien supérieures à ce qu’avaient imaginés ces habitants (pourtant initialement favorables au projet !).
On a l’impression qu’à chaque nouveau projet éolien, les études acoustiques effectuées par les industriels éoliens sont biaisées, que les habitants se laissent convaincre, sous couvert de sauver la planète du réchauffement climatique, de laisser installer ces machines géantes à quelques centaines de mètres de chez eux (la distance légale minimum est toujours de 500 m des habitations quel que soit la hauteur des aérogénérateurs), et quand le mal est fait, se rendent compte que c’est insupportable physiquement et psychologiquement et nuit à leur santé !
Souhaitons que les habitants abusés et désabusés de Valsonne et Ronno viennent grossir les rangs des associations anti-éoliennes locales, et que celles-ci se battent pour obtenir un arrêt administratif du projet d’EDF Renouvelables, puisque l’exemple d’Echauffour montre que ce n’est pas utopique…
Chacun étant plus sensible aux événements qui se passent près de chez soi, cela ouvrirait peut-être les yeux aux habitants et aux élus des communes voisines, telles celles de Saint-Cyr-de-Valorges, Mazéchal et Joux menacées par un autre projet éolien industriel, celui des Monts d’Eole porté par la société anglaise RES (Renewable Energy Systems) : car quoiqu’en disent les promoteurs éoliens (qui n’habitent pas sur place) et les politiciens convertis à la transition écologiste à marche forcée (qui n’habitent pas sur place non plus…), il n’y a pas d’éoliennes industrielles terrestres sans nuisance pour les riverains : bruit, infrasons, pollution lumineuse diurne et nocturne par les flashs lumineux clignotants 40 fois par minute, effet stroboscopique lié à la rotation des pales, etc…
Alors que la toute récente loi sur le « Patrimoine sensoriel des campagnes », adoptée définitivement par le Parlement le 21 Janvier 2021, consacre les sons et les odeurs caractérisant les territoires ruraux (sonnerie des cloches, chant du coq ou des cigales, coassement des grenouilles, cancanement des canards, effluves de crottin de cheval ou d’étable, etc…) en les inscrivant dans le patrimoine commun de la nation et dans le code de l’environnement, comment peut-on paradoxalement laisser s’implanter sur ces mêmes territoires des éoliennes géantes, dont les caractéristiques industrielles et le bruit généré sont la négation même de ce patrimoine sensoriel rural ?