Santé

  • Bilan connu des impacts sanitaires des éoliennes : Point de situation

(D’après un article de Mr André Posokhow – Membre du bureau de la Fédération Environnement Durable – 12/05/2019)

Une des questions cruciales soulevées par l’implantation massive de parcs éoliens est celle des impacts sanitaires de ces machines industrielles : à ce titre il convient de distinguer les effets sur les êtres humains et ceux sur les animaux.

A la suite de la publication des actes du colloque qui s’est tenu le 16 Novembre 2018 à Paris sur «L’homme et l’animal face aux infrasons produits par les éoliennes » (voir plus bas dans cette page),  Mr André Posokhow, membre du bureau de la Fédération Environnement Durable (FED), a réalisé dans l’article ci-dessous une synthèse des connaissances sur les impacts sanitaires connus des éoliennes.

Deux sources principales servent de référence à cet article : le document « Eolien et Santé » remis à l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) par la FED pour l’audition du 8 mars 2016 (document accessible ici) et les actes du colloque du 16 Novembre 2018 avec 10 annexes (résumé non technique du colloque accessible ici)

(NB : Les actes du colloque ne sont pas diffusables publiquement sur Internet mais peuvent être transmis sur demande en contactant l’APPRAI : contact@apprai.fr)

I. Effets sur les êtres humains

1. Les témoignages

Hervé Texier, président de Belle Normandie Environnement, a collecté en vue de la rencontre avec l’ANSES environ 500 témoignages de personnes souffrant, parfois cruellement, dans leur santé des nuisances créées par les éoliennes.

Les actes du colloque se font l’écho de ces constats souvent terribles grâce à des témoignages individuels précis : l’exemple (page 13 et suivantes) cité par le Docteur Borsotti neurologue, du calvaire des 5 membres de la famille F. ou bien celui de Madame Ghislaine S. en Charente maritime (pages 22 et suivantes) présenté par Mme Duchiron, Docteur ès sciences.

Le document FED « Eolien et Santé » présente des témoignages audiovisuels à l’étranger : Belgique, Australie et Nouvelle Zélande (page 2) qui montrent que les nuisances éoliennes ont une répercussion mondiale.

2. Les études

Le document FED « Eolien et Santé » fait apparaître un certain nombre de constats et de conclusions confirmés pour l’essentiel par les actes du colloque sur ce problèmes sur la base d’études réalisées en très grand nombre à l’étranger et notamment dans les pays anglo-saxons par des scientifiques, des acousticiens et des médecins soit à titre individuel soit à l’occasion de colloques périodiques.

     2.1 Le bruit

La nocivité du bruit dégagé par les éoliennes est de plus en plus reconnue ailleurs qu’en France.  Scientifiques et organismes officiels  prennent de plus en plus position notamment à l’égard du bruit admissible par des riverains (page 2 du document FED)

Les témoignages cités ci-dessus se montrent éloquents sur les conséquences du bruit éolien.

L’impact sonore a été particulièrement souligné au cours du colloque de Novembre 2018 par le Docteur Borsotti et le professeur Bruno Frachet, ORL (page 27 des actes du colloque).

Le Docteur Henri Delolme, médecin épidémiologiste a indiqué qu’au Japon, une étude épidémiologique réalisée a porté sur une population riveraine d’un groupe de 21 éoliennes.
Un questionnaire a été envoyé par voie postale à 9000 personnes de plus de 20 ans ;
2192 questionnaires exploitables ont été reçus en retour. Les auteurs de l’étude ont conclu que :

– Les bruits audibles des aérogénérateurs ont sans doute une incidence sur la santé. Les troubles du sommeil chez les résidents qui vivent à moins de 1 500 mètres d’une éolienne sont en effet le double de ceux des résidents qui vivent à plus de 1 500 mètres ;

– Pour réduire le niveau de bruit dans la bande des sons audibles, il est nécessaire d’augmenter la distance entre les aérogénérateurs et les habitations.

L’annexe en page 37 des actes du colloque est également consacrée aux effets du bruit sur la santé.

     2.2 Les infrasons

On pourrait penser que l’émission d’infrasons et sons de basse fréquence (ISBF) par les éoliennes industrielles serait une découverte récente.  Or il s’agit d’un phénomène identifié depuis des dizaines d’années et qui a fait l’objet d’études reconnues.

On peut citer le cas de Marina Alves Pereira, scientifique portugaise qui a étudié pendant plus de 30 ans la physiothérapie des fréquences et des infrasons sur l’être humain (page 3 du document FED) ; elle est également intervenue lors du colloque (pages 30 et suivantes des actes du colloque).

Les infrasons des éoliennes industrielles se propagent sur des  distances importantes.

Dans les années 1984-1985, des ingénieurs de la NASA ont mené une étude sur la propagation à longue distance des ISBF produits par les éoliennes industrielles. L’étude a constaté que ces signaux conservaient, à 10 km de distance, une intensité résiduelle de l’ordre de 80% de l’intensité au voisinage immédiat de l’éolienne (page 4 du document FED).

Le lien entre les infrasons et les symptômes des riverains est affirmé (page 5 et suivantes du document FED).

En 2011, Møller et Pedersen de l’université d’Aalborg, ont montré que l’importance des basses fréquences et infrasons ne cesse de s’accroitre avec l’augmentation de la puissance des machines, tendance très actuelle car les promoteurs cherchent à implanter des aérogénérateurs de 220 m de haut.

Les effets potentiels des éoliennes industrielles peuvent provenir de l’action des vibrations solidiennes générées par le mat. L’assemblée des médecins allemands a mentionné en 2015 « leurs effets potentiels qui peuvent se propager jusqu’à 10 km ». (page 8 du document FED).

En définitive le phénomène des ISBF ou infrasons ainsi que ses conséquences est connu de longue date, étudié et affirmé par des scientifiques et des médecins internationaux. Il n’y a qu’en France qu’opérateurs éoliens et élus prennent un air étonné lorsque la question des infrasons est évoquée.

     2.3 L’impact des infrasons sur la santé

Selon l’OMS, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».

Cette définition de la santé qui est inchangée depuis 1946 conduit à considérer quelqu’un comme atteint dans sa santé si le seul bruit des éoliennes l’empêche de dormir ou simplement de se trouver dans un état de bien-être et de disposer d’une qualité de vie satisfaisante. (page 9 du document FED).

Or que ce soit le rapport de Carl V Phillips, consultant sur les politiques économiques et sanitaires, les interventions de scientifiques, des études commandées par les pouvoirs publics comme aux USA ou en Australie (pages 10 à 13 du document FED), tous concluent que le voisinage d’éoliennes peut conduire à ce que les critères de santé de l’OMS ne soient pas respectés au détriment des riverains. De nombreux scientifiques et acousticiens apportent la démonstration de la nocivité des bruits mais surtout des infrasons pour les êtres humains.

Au colloque de Novembre 2018 le Dr John Yelland, physicien, docteur de l’université d’Oxford a indiqué que le haut niveau de puissance, et donc d’énergie, délivré aux puissances infrasonores par les éoliennes modernes cause de graves effets néfastes sur la santé d’une minorité significative de riverains encore plus importants que le bruit.

Ces remarques ne concernent pas seulement les projets éoliens initiaux. La puissance sonore (audible ou non) étant proportionnelle à la puissance des engins, on peut s’interroger sur la légitimité du «repowering», c’est-à-dire le remplacement des éoliennes déjà en place par d’autres plus puissantes.

Yves Couasnet, ingénieur acousticien, docteur ENPC a indiqué au colloque (page 29 du colloque) que

les infrasons ne cheminent pratiquement pas par notre système auditif, mais affectent d’autres organes.

En effet, chacun de nos organes a une fréquence de résonance qui se situe en général en dessous de 20 Hertz, c’est-à-dire dans la zone des infrasons : par exemple 4 à 8 Hertz pour le cœur ou 4 à 8 Hertz pour la masse abdominale.

Ainsi, nos organes vibrent avec les infrasons. Cette situation dangereuse est aggravée par le fait qu’à une distance de 1 km et même au-delà, les ondes infrasoniques possèdent encore beaucoup d’énergie : à ce titre les infrasons constituent une menace invisible et inaudible sur notre santé (page 7 du résumé du colloque).

3. Observations

     3.1 Les prises de position étrangères

(pages 18 et 19 du document FED)

Plusieurs pays ou états ont pris des positions destinées à contenir le développement de l’éolien ou à en limiter les effets.

Au Royaume uni, depuis le 14 mai 2012, la loi impose  2 km d’éloignement entre les habitations et les éoliennes d’une hauteur allant jusqu’à 150 m et 3 km avec celles de plus de 150 m.

La règle des 10 H (H=hauteur des éoliennes) selon laquelle des éoliennes de 200 m seront désormais implantées à au moins 10*200 m=2 km des habitations a été votée le 12/11/2014 dans le länder de Bavière.

Au Canada un arrêté de Plymton-Wyoming, Ontario prévoit une amende de 10 000 dollars par jour à l’exploitant, si le passage des pales peut être identifié dans l’habitation de tout plaignant, dans la gamme de fréquences de 0/20Hz.

Les travaux de Mariana Alves Pereira au Portugal ont entrainé une décision de la Cour Suprême du Portugal du 30 mai 2013 ordonnant le démantèlement des éoliennes concernées par son étude.

Mme Pereira indique également que la Russie a une législation sur les infrasons.

Ainsi il est possible de constater un mouvement restrictif de certains pays à l’égard du développement de l’éolien, lié à un questionnement de plus en plus marqué sur ses effets sanitaires.

     3.2 La législation française

L’arrêté du 26 aout 2011 dispense les éoliennes du respect du Code de santé publique en les autorisant à porter le bruit ambiant à 35 décibels (dBA) contre 30 dBA pour le Code de santé publique.

Cette disposition apparaît particulièrement pénalisante dans les zones rurales où le bruit résiduel est faible et a été prise en faveur du développement éolien au détriment de la santé des riverains.

     3.3 La situation en France

En France l’aspect sanitaire a été ignoré de la population et nié par les opérateurs éoliens et d’une manière générale par les politiques : c’est particulièrement visible lors des réunions d’information.

Très peu d’études ont été réalisées en France et c’est justement là que réside le problème, alors que dans d’autres pays la connaissance des nuisances sanitaires des éoliennes progresse, comme le montrent les exemples cités précédemment.

Il semblerait que le syndrome de Tchernobyl, en vertu duquel on a voulu convaincre les Français que le fameux nuage radio actif s’était arrêté au pont de Kehl, s’applique désormais à l’éolien industriel.

Il n’y a eu quasiment aucune étude épidémiologique sérieuse ,c’est-à-dire une  « analyse statistique spatio-temporelle des effets possibles des éoliennes dans une période donnée et sur un grand nombre de personnes habitant une même région ».

Toutefois une étude japonaise récente a été présentée par le docteur Delolme au colloque de Novembre 2018.

Par ailleurs, comme l’a indiqué le Docteur Borsotti lors du colloque, l’Académie Nationale de Médecine a préconisé en 2017 :
– de faciliter la concertation entre les populations riveraines et les exploitants ;

– de déterminer la distance minimale d’implantation à la première habitation en fonction de la hauteur ;

– d’encourager les innovations technologiques susceptibles de restreindre et de « brider »en temps réel le bruit émis par les éoliennes ;
– de systématiser les contrôles acoustiques en cours d’exploitation ;

– de réaliser une enquête épidémiologique prospective sur les nuisances sanitaires ;

– de rétablir le seuil de déclenchement des mesures d’émergence à 30 dB à l’extérieur des habitations et à 25 dB à l’intérieur.

L’ANSES ((Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) quant à elle, a demandé des examens complémentaires, sans suite pour le moment.

II. L’électrohypersensibilité

1. Présentation de Mme Duchiron au colloque du 16 Novembre 2018
(pages 36 et suivantes des actes du colloque)

Mme Maria-Stella Duchiron, Docteur es-sciences, a présenté de manière détaillée l’électro-hypersensibilité qui est plus connue que la sensibilité aux infrasons des parcs éoliens, plus récents. C’est une sensibilité particulièrement forte vis à vis des champs électriques et électromagnétiques. Ce n’est pas une maladie mais un handicap environnemental dont les symptômes sont nombreux et particulièrement invalidants, qui fait l’objet d’une reconnaissance judiciaire depuis 2014.

Selon Mme Duchiron, s’il y a symptôme c’est qu’il y a toxicité.

Dans les années 1990 sont également apparus des problèmes chez des animaux d’élevage situés sous des lignes à Très Haute Tension.

Certains animaux ont présenté des symptômes d’électro-hypersensibilité : courants électriques vagabonds reçus dans les pattes sur un sol mouillé, allant jusqu’à provoquer des comportements anormaux (ex : cannibalisme des parents sur les petits).

2. Les constats et questions de Mme Sioux Berger

Les éléments précédents peuvent être rapprochés des recherches et constats de Mme Sioux Berger, écrivain et réalisatrice de reportages-témoignages filmés et écrits sur les troubles liés aux éoliennes industrielles.

Elle s’est rendue sur les lieux de Loire-Atlantique où des exploitations agricoles à proximité de parcs éoliens ont connu de graves déboires : vaches mourantes, fausses couches, inflammations mammaires (mammites), également constatées dans le Cantal.

A force de recherches et d’enquêtes, elle a acquis le sentiment que les câbles enterrés pour transporter le courant électrique pourraient être à l’origine de ces désordres qui ne touchent pas seulement les animaux mais aussi les êtres humains et en particulier des enfants.

Sioux Berger pose autant de questions qu’elle fait de constats : que se passe-t-il lorsque les câbles enfouis sont en surcharge d’électricité ? Quelles ondes conduisent réellement ces câbles lorsque les éoliennes tournent à plein régime ? N’est-on-pas en présence de symptômes d’électro-hypersensibilité ?

Il revient aux élus d’exiger des éclaircissements et aux gouvernants de fournir des explications à la population.

III. Les animaux

1. Dans le document FED (page 17) étaient déjà signalés des désordres dans des élevages : affolement de visons au Danemark dont l’élevage se trouvait à proximité de nouvelles éoliennes ; poulains ayant développé une déformation en flexion des membres antérieurs après leur naissance, après l’implantation d’éoliennes à côté des pâturages – les résultats des études ont montré des vibrations du sol à des fréquences différentes.

2. Au colloque du 16 Novembre 2018, le professeur Gibert Mouthon de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort a exposé les effets biologiques des éoliennes industrielles sur les animaux dont la sensibilité à certaines émissions est plus aigüe que celle des hommes.

Selon lui, il faut se méfier notamment des « courants vagabonds » produits par les transformateurs des éoliennes. Leur effet, combiné aux phénomènes décrits par les intervenants précédents, a abouti, selon une étude polonaise de 2015, à une altération de la viande des animaux exposés.

En Australie, une chute des naissances d’agneaux a été observée.

S’agissant des animaux sauvages, les rapaces sont particulièrement exposés à certains champs, tout comme à la rotation des pales, car n’hésitent pas à s’aventurer près des éoliennes.

3. Des morts mystérieuses de bovins, des malformations, des fausses couches et des mammites ont été constatés à plusieurs endroits : comme à Puceul en Loire-Atlantique, en Bretagne, dans le Nord, dans la Sarthe, dans le Cantal (cas relevé par Sioux Berger), ainsi que dans le Lot près du parc éolien de la Luzette : là, un éleveur a dû envoyer récemment 26 vaches sur 120 à l’abattoir et voit son exploitation péricliter pour cause de cellules somatiques dans le lait, qui a été déclassé et peut se voir refuser par la laiterie qui collecte.

Les éleveurs qui incriminent les champs électromagnétiques et les courants électriques souterrains des transformateurs et des éoliennes (qui seraient captés par les failles passant dans le sol des exploitations), se regroupent en collectif et envisagent de porter plainte auprès du Procureur de la République.

 

 

Ainsi, contrairement à ce qui est proclamé par des organismes officiels tel l’ADEME, qui se contentent de relayer les études des promoteurs éoliens, les nuisances des éoliennes existent et sont constatées dans de très nombreux pays. Non seulement les faits convergent pour les êtres humains, mais des symptômes inquiétants concernent aussi les animaux.

C’est pourquoi de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui parmi les hommes politiques et notamment les élus des territoires ruraux, majoritairement impactés par l’implantation d’éoliennes terrestres, pour demander la mise en place des 2 mesures suivantes :

– Instauration d’un moratoire sur l’implantation des parcs industriels éoliens terrestres, en vertu du principe de précaution, jusqu’à la réalisation et les conclusions d’une étude épidémiologique nationale à grande échelle sur les effets des infrasons éoliens sur la santé des hommes et des animaux.

– Application d’une distance minimale de sécurité de 10H autour des habitations (c’est à dire 10 fois la hauteur totale des aérogénérateurs) pour l’implantation des éoliennes terrestres : en vertu du principe de précaution et en remplacement de la distance actuelle de 500 mètres (car les aérogénérateurs atteignent désormais des hauteurs supérieures à 200 mètres).

 

(D’après un article de Mr André Posokhow – Membre du bureau de la Fédération Environnement Durable – 12/05/2019)

 

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  • «  L’Homme et l’Animal, face aux infrasons produits par les éoliennes.
    La santé humaine et animale est-elle affectée par les infrasons produits par les éoliennes industrielles ? »

Tel était le sujet du colloque international organisé le 16 Novembre 2018 à Paris par Mr Patrick Dugast, Ingénieur-Expert en Acoustique et Vibration et membre de la commission AFNOR « Bruit de l’environnement ».

L’APPRAI était représentée à ce colloque par 2 de ses membres.

Le but de ce colloque était de rassembler des scientifiques indépendants pour étudier, chacun selon sa spécialité, les conséquences des infrasons sur l’homme et l’animal. Ainsi, ce colloque pluridisciplinaire a réuni médecins  (neurologues et ORL), vétérinaires, sociologues, épidémiologistes, et ingénieurs (mécaniciens et acousticiens).

L’objectif des conférences a été d’étudier les différentes manifestations des troubles, depuis la simple gêne jusqu’à la pathologie, de mieux définir et comprendre les relations de cause à effets et les relations dose-effets sur de grandes durées.

Il s’agissait également de sensibiliser les pouvoirs publics aux questions soulevées, afin qu’une enquête épidémiologique sérieuse soit menée au niveau national, à l’instar de nombreux pays européens.

Les questions suivantes ont été abordées :

– Propagation des infrasons et propagation du bruit
– Comment mesurer les infrasons et distinguer leurs origines ?
– Phénomènes auditifs des infrasons et des sons
– Physiologie de l’oreille humaine et animale
– Études de cas par des médecins, face à des riverains en souffrance auprès de parcs éoliens
– Phénomènes extra-auditifs sur le corps humain
– Sensibilité particulière des animaux aux sons et aux infrasons dans le monde
– Hallucinations par les effets stroboscopiques du passage des pales pour l’Homme ou l’Animal – Mécanique et aéro-acoustique : comment les éoliennes produisent des infrasons ?

Un reportage a été diffusé sur France 3 Paris Ile-de-France dans le JT 19/20 du Samedi 17 Novembre :
Durée 2’28 – Vidéo publiée sur FR3 Paris IdF (JT 19/20 – 17/11/2018)

De nombreux risques pour la santé semblent liés aux infrasons générés par les éoliennes industrielles, bien que ces bruits ne soient pas forcément audibles par les humains.
En effet, l’oreille n’est pas très sensible aux infrasons (ultrasons inférieurs à 20 Hertz), mais le corps oui, d’où des conséquences physiologiques sur les personnes.

Qualifiés parfois de troubles purement psychologiques, ces maux seraient plus sérieux que certains veulent bien l’admettre : problèmes de sommeil, dépression, acouphènes, troubles de l’équilibre, vertiges, mais aussi troubles respiratoires, cardiaques, etc… reconnus désormais officiellement par l’Académie de Médecine sous le nom de « syndrome éolien ».

Plusieurs hypothèses sur « les pathologies liées aux infrasons » ont été évoquées, par le docteur Mariana Alves Perreira et le docteur Yves Couanet : augmentation du taux de collagène, épaississement des tissus dus aux « ondes de pression » qui viennent frapper le corps, excitation des cellules de l’oreille interne, etc…

Deux observations de médecins ont particulièrement retenu notre attention :
– L’étude épidémiologique du docteur Borsotti (Neurologue) qui a observé les troubles du sommeil sur une famille riveraine d’un parc éolien en Bourgogne (la famille Fauvet, favorable à l’éolien au départ…)
(Cliquer ici pour en savoir plus sur la famille Fauvet).

– L’avis d’un expert, le professeur Mouthon, sur les cas recensés de troubles sur des animaux vivant à proximité d’un parc éolien : porcs, vaches oies, visons, chevaux  (malformations congénitales …). Là, on ne peut pas invoquer l’explication psychosomatique…

Il va sans dire que la faune sauvage est fortement impactée : l’impact sur les oiseaux est connu, celui sur les chauves-souris (chiroptères) beaucoup moins (une thèse émet l’hypothèse d’une perturbation de l’écholocalisation et constate la quasi disparition des chauves-souris à plus d’un kilomètre d’un site éolien).

Quelques remarques :
– Il n’y a pas de distance de sécurité a priori et des habitants peuvent être gênés à plus de 10 kilomètres d’un site industriel éolien.
– Tous les membres d’une famille exposée ne développent pas les mêmes symptômes en même temps. Les personnes qui restent plus à la maison verront une apparition plus rapide des symptômes ; les troubles peuvent survenir rapidement suite à l’existence d’infrasons ou plus longtemps après… C’est un phénomène très complexe sur lequel sont revenus les médecins et ORL présents dans la salle.
– Attention au repowering (renouvellement des équipements de sites éoliens anciens par des engins plus modernes, plus hauts et/ou plus puissants), qui commence à donner lieu à des procès en Allemagne (où l’implantation à grande échelle d’éoliennes terrestres a commencé bien avant la France) : alors qu’il n’y avait pas de plaintes majeures avec des petites centrales, elles sont intervenues après le repowering… Or les projets éoliens auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui cherchent à implanter de machines de 180 mètres de haut, voire 210 mètres !

Pour conclure :
Il est nécessaire que la France, qui a organisé en 1973 la première rencontre internationale sur l’impact des infrasons produits par les éoliennes sur la santé humaine et animale, et a abandonné le sujet depuis 45 ans, réagisse à nouveau : de nombreux pays se sont interrogés et ont réalisé des études épidémiologiques chez eux ; en vertu du principe de précaution qui guide l’action publique, il est temps de lancer une étude à grande échelle par des scientifiques indépendants pour en savoir plus et répondre aux français sur ce sujet.

Pour aller plus loin :
– Programme détaillé du colloque : ici

– Rapport technique « Eoliennes, sons et infrasons » : ici

– Rapport d’expertises de 2015 sur des exploitations agricoles en Loire-Atlantique (ici) et l’actualité sur ces cas en Février 2019 (article de France3 – Pays de la Loire « Nozay : vent d’inquiétudes sur le parc éolien » )

– Synthèse d’études internationales : ici.

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  • L’éolien, un ami qui vous fait du mal : un documentaire indépendant sur les impacts sanitaires des éoliennes industrielles, absolument édifiant…


Durée 53’23 – Vidéo publiée sur YouTube par Eoliennes Info Santé (Avril 2017)