L’édition roannaise du quotidien Le Progrès du 17 Novembre 2019 a consacré une double page à la contestation citoyenne de plusieurs «grands projets» en cours dans le département de la Loire.
Par exemple le projet industriel éolien d’Urbise, porté par la communauté d’agglomération roannaise, à travers la société d’économie mixte « Roannaise des Energies Renouvellables » dont elle est actionnaire à 80%.
Les 3 éoliennes de 180 mètres de haut prévues sur la commune d’Urbise (en complément de 6 autres prévues sur celle des Noës) inquiètent les éleveurs situés à proximité du site :
L’exécutif de Roannais Agglomération balaie d’un revers de main les éventuels impacts des éoliennes industrielles sur les bovins (« Il n’y a pas de base scientifique avérée »).
Pourtant la Cellule investigation de Radio-France a consacré un reportage de son émission Secrets d’info sur le sujet le 2 Novembre 2019 : https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-02-novembre-2019 évoquant le cas de l’élevage de Nozay, en Loire-Atlantique, qui déplore la mort inexpliquée de plus de 300 vaches et une production de lait impropre à la consommation depuis 2013 et la construction d’un parc industriel éolien à proximité.
Même constat chez un éleveur de La Prugne, dans les Monts de la Madeleine, qui témoigne dans le reportage « Hélices au Pays des Merveilles » : https://www.youtube.com/watch?v=Sa3dRnWBRps
De nombreuses études épidémiologiques ont été menées à l’étranger depuis plus de 10 ans autour de l’impact sur la santé des humains et des animaux, des infrasons (basses fréquences)générés par les éoliennes industrielles et des champs électriques et magnétiques générés par les lignes électriques à haute tension auxquelles elles sont raccordées. Un colloque a même été consacré à ce sujet, nommé « syndrome éolien » par la communauté scientifique, en Novembre 2018 à Paris : http://epaw.org/videos/FR3-Eoliennes-Colloque-Problemes-sant%C3%A9-Paris-2018.mp4 (voir plus de détails sur la page http://apprai.fr/sante/)
On comprend alors mieux les inquiétudes légitimes des éleveurs et l’opposition des riverains, renforcées par l’attitude méprisante des décideurs de la communauté d’agglomération roannaise (« Des vaches qui n’auraient plus de lait, c’est invérifiable »).
L’enquête publique, prévue en 2020 permettra aux opposants d’exprimer leur avis, mais seront-ils écoutés, tant le lobbying des industriels de l’éolien est puissant et les conflits d’intérêts fréquents dans ce domaine ?
(Cliquez ici pour télécharger l’article du Progrès en PDF)
L’Amassada de Saint-Victor (« Assemblée » en Occitan) est un collectif de citoyens militants qui lutte depuis plus de 5 ans contre le projet de méga-transformateur électrique d’EDF sur le causse de l’Aveyron, destiné à raccorder sur plus de 7 hectares de terrains agricoles dominant le Tarn, des lignes à haute-tension et très haute-tension alimentées par les 128 éoliennes industrielles déjà construites ou en cours de projet dans les environs, et à terme par plus de 700 éoliennes, faisant de ce territoire rural la plus grande zone industrielle éolienne d’Europe.
Ci-dessous un extrait d’un entretien avec Robert Clitton, habitant de la zone et membre de l’Amassada :
En quoi consiste techniquement le projet de transformateur et les infrastructures qui l'accompagneraient ? En 2005, on a constaté avec mon épouse que la Préfecture de l'Aveyron avait édité un livre intitulé Réflexion cadre pour le développement des éoliennes en Aveyron. À la page 23 de ce livre, ils disaient que le gros problème de l'éolien en Aveyron c'est que le réseau électrique est saturé et qu'on ne peut plus évacuer. Et ils précisaient même qu'en 2005 on ne pouvait évacuer que 70 mégawatts [une éolienne industrielle produit entre 2 et 3 MW] et qu'ensuite on ne pourrait plus rien évacuer. Donc ils sont obligés de faire circuler l'électricité par d'autres lignes à 225.000 V : c'est un dispatch de Toulouse qui distribue l'électricité, quand il y a une ligne qui se met en surcharge on utilise une autre ligne, puis une autre ligne et une autre ligne, etc. Cela fait donc dix ans que la Préfecture sait qu'il y a une surcharge du réseau. Mais elle a continué à donner des permis pour les constructions d'éoliennes pendant encore 2 ou 3 ans, mettant ainsi le réseau délibérément en surcharge. C'est là qu'on est arrivé à 94 éoliennes en Aveyron, et il y a eu en particulier un projet de 29 éoliennes à Salles-Curan, qui ne pouvaient pas être branchées sur le réseau classique. Donc ils ont érigé leurs 29 éoliennes et ils se sont construit un transformateur privé de 20 000 volts qui est sous une ligne qui part de Saint-Victor et qui va à Rodez et Onet-le-Château. Leur poste est un poste en coupure, donc quand il y a de la place sur le réseau ils envoient l'électricité, mais si le réseau est en surcharge, ils arrêtent. Comme quoi ils gagnent quand même de l'argent, parce qu'ils arrivent à faire travailler leurs éoliennes sans vendre toute l'électricité qu'ils produisent. On en est maintenant à 128 éoliennes qui ont le permis de construire, ça fait à peu près 280 mégawatts. Mais toutes ces éoliennes ne pourront fonctionner que s’ils font le transformateur de 400 000 volts de Saint-Victor. La seule façon d'évacuer, c'est de réorganiser tout le système électrique.
Comment vont-ils s'y prendre ? Ils vont commencer par modifier tous les petits transformateurs autour de Saint-Victor. Ils ont déjà commencé : ceux de Sévérac-le-Château et de Millau ont été agrandis. Puis ils ont pour projet d'agrandir ceux de Lauras, d'Onet-le-Château, et le vieux transformateur de Saint-Victor-et-Melvieu (celui du Planol). Il fait actuellement 100 MW, et ils veulent rajouter 170 MW. Ensuite, ils veulent construire de grands transformateurs, un à Fondamente et un à Brusque, pour le sud-Aveyron. Celui de Fondamente doit coûter 3.900.000 €, celui de Brusque aux environs de 6.000.000 €, et pour évacuer l'électricité, ils vont nous construire une ligne aérienne de 225 000 V, qui va faire à peu près 20 km de long entre Brusque et Couffrau et qui va coûter 15.000.000 d'euros, un bel investissement... Tout ça pour évacuer l'électricité des 80 éoliennes pour lesquelles ils ont déjà les permis dans le sud-Aveyron. A Mélagues, il y a un permis pour 19 éoliennes et un second pour 14 de plus. Ensuite, de l'autre côté vous avez Brusque, où le permis à été donné dernièrement : il y a 7 éoliennes. Un peu plus loin vous avez le Merdélou, ils en avaient déjà 12 et il y a un nouveau permis pour 7. Si on calcule juste ça, ça fait 47. Après vous remontez légèrement en longeant la limite avec l'Hérault, vous avez Tauriac-de-Camarès où il y en a 8, Montagnol où il y en a 8 et Fondamente où il y en a 6. Tout ça c'est la bordure sud du département. Et toutes ces lignes qui partent des éoliennes vont aller au transformateur de Brusque et de là, par la ligne de 225 000 V, jusqu'à Couffrau. transformateur de Brusque et de là, par la ligne de 225 000 V, jusqu'à Couffrau. Le transformateur de Fondamente, quant à lui, est sur la ligne Lauras-Bédarieux, c'est une 63.000 V qui remonte à Saint-Victor. Et de là, grâce à leur nouveau projet de méga-transformateur 400.000 volts (et 2100 MW), ils pourraient envoyer l'électricité jusqu'en Espagne et au Maroc en se reliant à la ligne 400.000 V qui passe à Saint-Victor. Elle part du Massif Central pour aller du côté de Perpignan. Elle ne s'arrête nulle part, c'est une autoroute. Et là ils feront un arrêt au milieu, à Saint-Victor. Et ils veulent la doubler dans les années qui viennent... Vous voyez donc que tout est lié dans ces projets de construction : ils ne peuvent faire le transformateur de Brusque que s’ils augmentent la capacité de celui Couffrau, et Couffrau ils ne peuvent le faire que s’ils font le poste de 400.000 V à Saint-Victor. C'est donc le nœud du problème.
(Source : L’Amassada – Le transfo aux milles éoliennes – 02/05/2015)
Témoignage vertigineux, qui monte bien la logique implacable et le cynisme cachés derrière la soi-disant «transition écologique» promue par les industriels de l’éolien soutenus par l’Etat français (actionnaire à plus de 80% d’EDF) : celle d’une nouvelle génération de capitalisme, «vert» (green washing), dont le seul objectif est de faire plus de profit en vendant plus d’électricité d’origine renouvelable, qui génère de surcroît des «crédits carbone» permettant de polluer plus, ailleurs, avec des énergies fossiles. Pas une once d’écologie et encore moins de démocratie dans un tel projet de méga-transformateur et les projets éoliens qui y sont adossés : bétonnage des sols, perturbation de la vie animale et végétale, mépris des habitants qui se voient imposer des décisions arbitraires concernant l’évolution de leur territoire et la destruction de leur cadre de vie…
Le département de la Loire est aujourd’hui épargné par les installations industrielles éoliennes mais la menace est proche et considérable, avec plusieurs projets à des degrés d’avancement divers : Gumières, Doizieux, Taillard, la crête du Grand Caire (Chalmazel, Jeansagnière, La Chamba, etc…), les Monts de la Madeleine (Cherier et La Tuillière), Pommiers et Amions, Les Noës et Urbise, sans parler des projets qui n’ont pas encore émergés des cartons des promoteurs éoliens, qui jouent l’attentisme en cette période pré-électorale peu propice à l’obtention du soutien des municipalités en place… C’est tout le département du Sud au Nord qui est menacé, crêtes, coteaux et zones de plaines, avec le risque supplémentaire, mis en lumière par le témoignage ci-dessus, de la prolifération à terme de lignes à haute-tension et du redimensionnement des transformateurs électriques existants, source de nouvelles nuisances pour l’environnement et les habitants.
Si un projet industriel éolien aboutit dans la Loire, c’est la porte ouverte aux promoteurs qui s’appuieront sur ce précédent pour justifier leurs projets : l’Amassada doit donc être un exemple pour les associations anti-éoliennes de la Loire et les inciter à se regrouper, pour ensemble être mieux informés, plus réactifs, plus présents sur le terrain et dans les medias.
Dans le reportage ‘Eoliennes, le vent de la colère’, réalisé en Septembre 2019 (et d’une durée de moins de 20 minutes), le journaliste indépendant Armel Joubert des Ouches montre et démonte de manière implacable toutes les facettes du scandale éolien qui touche les campagnes françaises : prises illégales d’intérêts, outrepassement de décisions démocratiques, tentatives de corruption, saccage organisé de l’environnement, etc…
On y voit des citoyens et des élus de tous bords politiques mobilisés, car au final nous serons tous perdants, tandis qu’une poignée de profiteurs influents s’enrichiront encore plus.
Alors, à l’image de ces habitants courageux et déterminés des territoires ruraux touchés ou menacés par des projets industriels éoliens, il faut (continuer à) se mobiliser pour préserver la qualité de vie et le patrimoine des Vals d’Aix et d’Isable : car l’éolien en France est une affaire financière, pas une solution à la transition énergétique.
Synthèse des raisons de notre engagement, la nouvelle brochure de l’ APPRAI est disponible ici.
Alors qu’avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et du Département de la Loire, le village de Pommiers connait un renouveau économique et touristique (travaux d’embellissement du bourg, modernisation du camping et réouverture du restaurant, Festival musical du Forez, etc…), qu’un projet de MARPA est à l’étude (Maison d’Accueil Rurale pour Personnes Agées) et que de jeunes ménages s’installent, l’implantation de 12 éoliennes de 180 mètres de haut, envisagée par le promoteur Vents d’Oc et situées pour les plus proches à moins de 1500 mètres du vieux village médiéval (site clunisien classé, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle) et des lotissements du bourg, parait totalement décalée et incompatible avec une ambition retrouvée de rayonnement local et de qualité de vie et du vivre-ensemble sur le territoire communal.
C’est pourquoi avec l’APPRAI, dites STOP aux ÉOLIENNES à Pommiers et Amions !!!
Brochure à télécharger ici et à distribuer autour de vous sans modération !
D’après l’article de Ouest-France daté du 25 juin 2019, les causes de l’incendie sont encore indéterminées, mais il est probable qu’il soit lié de près ou de loin aux fortes chaleurs de l’épisode caniculaire de ces derniers jours.
En janvier 2019, Ouest-France relatait déjà un autre incendie d’éolienne en Loire-Atlantique, au Sud de Nantes : en plein hiver, c’était la couverture en fibre de verre entourant la structure de la nacelle (dans laquelle se trouve la génératrice qui produit l’électricité à partir de la rotation des pales) qui s’était enflammée, incident pouvant être lié à un problème d’ordre mécanique, électrique ou à une surchauffe.
Et Ouest-France encore, en 2003, titrait « Les éoliennes prennent feu ! » suite à un incendie de 2 éoliennes dans la Drôme :
Comme signalé dans l’article à propos de l’incendie dans la Drôme, il y a de grandes craintes, en cette période caniculaire, que des incendies de centrales éoliennes implantées sur des sites forestiers se traduisent par l’extension du sinistre aux massif environnants. Sans oublier que les fortes chaleurs augmentent également les risques d’orages violents et que les éoliennes, de part leur grande taille, attirent particulièrement la foudre,ce qui accroît d’autant les risques d’incendie des génératrices et les départs de feu sur la végétation environnantes lors de la chute des débris.
Ainsi, comme tout le monde a plus le constater ces derniers jours, quand il fait chaud, la plupart des éoliennes sont à l’arrêt : soit parce qu’il n’y a pas assez de vent, soit parce que les risques d’incendie par la foudre ou une surchauffe sont importants.
Et ceci est prouvé par les chiffres : le 28 juin à 15 heures, alors que la barre des 40°C était localement dépassée sur une large partie sud du pays, les éoliennes industrielles raccordées au réseau n’ont fourni que 1.529 MW, c’est à dire qu’elles n’ont même pas réussi produire le cinquième (17%) de l’énergie nécessaire pour faire tourner les climatiseurs présents dans les 3,1% de logements français qui en sont équipés (961.000) et dont la puissance installée est estimée à 8.745 MW (chiffres de l’ADEME).
La production intermittente des éoliennes est particulièrement aléatoire (contrairement au solaire) et ne permet de faire face ni aux vagues de chaleur ni aux vagues de froid (car en période de grand froid les éoliennes sont arrêtées parce que les pales gèlent et se couvrent de glace…), c’est-à-dire aux moments critiques où l’électricité d’un pays devient vitale.
Pourquoi le gouvernement s’acharne-t’il donc à vouloir poursuivre coûte que coûte l’installation de ces ventilateurs géants, inutiles et coûteux pour l’Etat et le contribuable, anomalies industrielles dans des sites naturels ou historiques qui font la renommée touristique de notre territoire ?
Depuis début Mars 2019, la commission d’enquête parlementaire présidée par le député Julien Aubert et composée de députés de toutes les tendances politiques, auditionne les personnalités qui comptent dans le domaine de l’énergie en général et des énergies renouvelables en particulier.
Le département de l’Allier continue d’être à la pointe de la lutte contre le développement anarchique de l’éolien terrestre sur son territoire, puisque après le vote d’une motion par le Conseil départemental en Juin 2018, une députée « La République en Marche » de l’Allier, Mme Bénédicte Peyrol, fait partie des membres de la Commission Aubert, et qu’une autre députée LRM de l’Allier, Mme Laurence Vanceunebrock-Viallon, commissaire aux Affaires Sociales, a interpellé le ministre de l’Ecologie par courrier le 15 Mai 2019 : dans sa lettre, elle alerte le ministre sur le désastre que représente le déploiement massif et précipité de parcs éoliens dans son département sous couvert de l’urgence de la transition écologique (plus de 50 projets éoliens à l’étude dans l’Allier), sur les méthodes douteuses des promoteurs, le coût global pour la société et les destructions de la biodiversité. Les paysages bourbonnais sont très similaires aux nôtres, tout comme les modèles économiques de nos territoires, où de gros efforts sont faits pour le développement touristique et la mise en valeur du patrimoine : on ne peut donc que saluer et se féliciter de l’implication de nos voisins contre des solutions énergétiques inadaptées à des territoires peu ventés et imposées sans concertation avec la population (…et déplorer par la même occasion la passivité de nos élus sur le sujet !).
La mise en place de la commission d’enquête parlementaire sur la transition énergétique est particulièrement pertinente, alors que le projet de Programmation Pluriannelle de l’Energie (PPE), présenté début Mars 2019 par le gouvernement, prévoit le triplement de la production d’électricité éolienne d’ici 2028 et que les français viennent de subir au 1er Juin 2019 une augmentation historique du prix de l’électricité (5,9%), dont une part importante est constituée par des taxes destinées à subventionner les énergies renouvelables.
Le champ d’étude de la commission d’enquête est large : elle s’intéresse au mode de financement de la transition énergétique (notamment la question de la contribution au service public de l’électricité – la CSPE évoquée ci-dessus, qui apparaît sur la facture électrique des ménages ), à l’impact des augmentations successives de la composante carbone des prix des carburants (sujet à l’origine de la colère des gilets en jaune fin 2018), aux énergies renouvelables (notamment l’éolien), ainsi qu’aux questions d’économies d’énergie.
Le rapport de la commission d’enquête sera présenté en Juillet 2019 : il va sans dire qu’il est très attendu !
Dans son numéro du 4 Mai 2019, le magazine allemand d’investigation Der Spiegel (équivalent des magazines français Le Point ou L’Express) consacre un dossier complet à la transition énergétique mise en œuvre à marche forcée en Allemagne depuis deux décennies : « Travail bâclé en Allemagne » est la traduction du titre de couverture et le « Blackout vert » celle du titre du dossier, ce qui donne la mesure des désillusions des citoyens allemands par rapport à ce sujet particulièrement sensible dans un pays où le parti écologiste participe à la vie politique depuis 50 ans.
Lire ci-dessous l’analyse du dossier faite par le journaliste et économiste Philippe Manière :
« Transition énergétique allemande : le fantasme fait place à la gueule de bois »
En Allemagne mais aussi partout ailleurs, l’enthousiasme écologiste béat des dix années passées cède la place à un examen plus rationnel du rapport coût-avantage de chaque énergie et du bien-fondé de la « transition ». Celui-ci est bien plus douteux qu’on pensait…
« Travail bâclé in Germany ». Voilà à peu près ce que signifie le titre de couverture du tout dernier numéro du Spiegel, le plus puissant hebdomadaire allemand. En arrière-plan, on voit une forêt d’éoliennes cassées et de pylônes électriques déconnectés. Une image évidemment exagérée, mais qui en dit long sur la conscience qu’a aujourd’hui l’opinion allemande de l’échec de l’ »Energiewende », ce basculement énergétique décidé par notre voisin au début du millénaire et radicalement accéléré en 2011 après l’accident de Fukushima, qui avait amené la chancelière allemande, Angela Merkel, à décider la sortie de son pays du nucléaire. Dès 2018, l’Allemagne avait dû admettre que ses objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre ne seraient pas tenus dans les délais annoncés –elle avait même ouvert de nouvelles mines de charbon… Aujourd’hui, les experts sont en mesure de dresser un bilan des huit premières années de la transition accélérée voulue par Berlin, et il est à peu près désastreux. « Tout le projet est en train de dérailler », écrit le Spiegel.
Exagéré ? L’Allemagne a investi depuis 2010 plus de 30 milliards par an dans le basculement et l’on prévoit une facture globale de plus de 500 milliards à l’horizon 2025 –pour partie constituée de subventions et crédits publics, pour le reste financé par les ménages et les entreprises sous forme de hausse de prix. Une étude chiffre même à plus de 3.000 milliards d’euros (oui, 3.000 milliards!) les investissements requis d’ici à 2050, si l’Allemagne persiste dans son intention d’accroissement de la part du solaire et de l’éolien dans son mix énergétique. Des sommes faramineuses. Or, le résultat est spécialement déprimant: malgré les centaines de milliards déjà mis sur la table, les émissions de gaz à effet de serre de l’Allemagne sont au même niveau… qu’en 2009. L’Allemagne s’est certes hérissée d’éoliennes et elle accueille des milliers de km2 de panneaux solaires. Mais beaucoup ne sont pas reliés au système de distribution, ou pas convenablement, faute que le réseau ait suivi. En outre, là où elles sont connectées, ces installations ne couvrent les besoins que de manière intermittente (pas de solaire la nuit, pas de vent quand il ne souffle pas…) ce qui requiert, en complément et faute que le stockage soit rentable ou même possible, des capacités complémentaires souvent fossiles (affreux charbon et horrible lignite en tête). Une bérézina.
Alors que le modèle allemand est si souvent montré en exemple par les gouvernements français, souhaitons que ce dernier fasse preuve cette fois de clairvoyance et mette enfin un frein aux projets industriels éoliens sur le territoire français !
Tweet du député Julien Aubert, président de la commission d’enquête parlementaire sur la transition énergétique :
Sources : Cliquer ici pour accéder à l’article en ligne de Philippe Manière. Cliquer ici pour télécharger la traduction française du dossier de Der Spiegel. Cliquer ici pour accéder au dossier en anglais sur le site international de Der Spiegel. Cliquer ici pour accéder au dossier original de Der Spiegel en allemand.
La Fédération Environnement Durable (FED) et Vent de Colère (fédérations nationales regroupant plus de 1300 associations anti-éoliennes françaises et auxquelles adhère l’APPRAI), ainsi que la Société de Protection des Paysages et de l’Esthétique en France (SPPEF) ont été reçues au Ministère de la Transition écologique et solidaire le Lundi 15 Avril 2019 pour exposer leurs propositionset demandes concernant les éoliennes terrestres.
En effet, le projet de révision de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), publié début Mars 2019 et qui fixe les objectifs de la politique énergétique française jusqu’en 2028, annonce le triplement de l’éolien terrestre à l’horizon 2030 : cet objectif est en contradiction totale avec les éléments annoncés par le Président de la République dans son discours du 27 Novembre 2018 (c’est-à-dire en plein crise des Gilets jeunes…) relatif à la stratégie et à la méthode pour la transition écologique, en particulier :
la volonté de concertation et le souhait que
toutes les associations intéressées puissent participer ;
l’affirmation que la transition ne devait pas se
faire à n’importe quel prix et qu’elle doit prendre en compte les sensibilités
et une logique paysagère ;
le refus d’une transition écologique qui
rendrait encore plus difficile la situation des habitants des zones rurales et
périurbaines ;
l’affirmation que la transition écologique doit
se faire avec le souci des dépenses publiques et du pouvoir d’achat des
français : « L’Europe de l’énergie, ce sont des factures allégées pour tous les
Français. ».
C’est pourquoi les représentants des opposants à la politique éolienne envisagée dans le projet de PPE ont souhaité rappeler au gouvernement les demandes ci-dessous, portées par un nombre toujours plus grand de citoyens français (70% des projets d’implantation de parcs éoliens terrestres en France sont attaqués en justice) :
Droits fondamentaux des citoyens :
Demande d’annulation des décrets Lecornu (de Décembre 2018) : qui constituent une régression historique du droit français de l’environnement protégeant les citoyens :
en supprimant le double degré de juridiction
dans le contentieux éolien ;
en réduisant à 15 jours le délai d’étude des
projets éoliens par l’administration ;
en remplaçant les enquêtes publiques par une
simple participation par voie électronique pour toutes les Installations classées
pour la protection de l’environnement (ICPE), notamment les éoliennes.
Des requêtes ont été déposées devant le Conseil d’État par
plusieurs collectifs (dont la FED, Vent de Colère, Vieilles Maisons Françaises,
etc…).
Economie :
Demande de suppression des avantages financiers à la filière éolienne : Le triplement de l’éolien terrestre va conduire à une hausse considérable du tarif réglementé de l’électricité en France (déjà +5,6% annoncés par François de Rugy pour l’été 2019…) , à la faillite virtuelle de l’opérateur national EDF et à la perte de compétitivité des industries françaises, entraînant la suppression de milliers d’emplois. Les subventions considérables et les tarifs très avantageux de rachat de l’électricité éolienne ont été dénoncés par la Cour des comptes dans son rapport de Mars 2018 ; ils permettent à des fonds d’investissement internationaux de s’enrichir au détriment de l’économie française, et ceci sur du très long terme (au-delà de 2050). Des requêtes en Conseil d’État et des plaintes devant la Commission de Bruxelles ont été déposées sur ces sujets par plusieurs collectifs.
Santé des riverains :
Demande de publication d’un décret pour augmenter la distance minimale d’implantation des éoliennes terrestres par rapport aux habitations : Au minimum à 1000 mètres et idéalement à 10 fois la hauteur en extrémité de pale (comme c’est déjà le cas dans plusieurs länders allemands). En effet la réglementation en vigueur actuellement, qui fixe la distance minimale à 500 mètres des habitations, date d’une époque où les éoliennes mesuraient de 70 à 90 mètres ; aujourd’hui les éoliennes installées mesurent 180, 210 voire 240 mètres et cette distance de 500 mètres n’est plus suffisante pour garantir la santé et la sécurité des biens, des personnes et des animaux (bruit, infrasons, projections de débris, chutes, incendies, etc…).
Environnement :
Démantèlement des éoliennes : Demande d’annulation du décret du 26 Août 2011 relatif à la « remise en état et à la constitution des garanties financières » pour les installations éoliennes et demande d’abrogation de l’article 515-106 du code de l’environnement : en effet ces 2 textes imposent des contraintes dérisoires aux exploitants pour le démantèlement des installations éoliennes terrestres en fin de vie (50 000 € par éolienne alors que le coût réel est évalué à plus de 400 000 €), ce qui ne garantit pas le recyclage de ces déchets industriels colossaux. En cas d’absence de réponse satisfaisante du gouvernement, une plainte sera déposée avant l’été 2019 auprès du Tribunal de Paris pour inaction contre la pollution du territoire métropolitain par les déchets que représentent les éoliennes industrielles.
Moralisation de la vie politique :
Audit complet et indépendant de la filière éolienne : C’est une des missions de la Commission parlementaire en cours actuellement que de faire la lumière sur d’éventuels circuits financiers de corruption, blanchiment et prises illégales d’intérêts et sur d’éventuelles relations entre le monde des industriels de l’Éolien et des élus ou fonctionnaires de l’état.
L’APPRAI soutient le travail de veille de la FED, Vent de Colère et d’autres associations et collectifs citoyens concernant les mesures en matière d’énergie et de transition écologique, envisagées par le gouvernement dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie ou qui seront annoncées par le Président de la République à l’issue du Grand Débat.
Plus que jamais, restons vigilants et mobilisés contre l’implantation massive d’éoliennes sur le territoire national et celui de la communauté de communes des Vals d’Aix et d’Isable !
Après une soirée d’inauguration réussie le Vendredi 22 Mars, le bar associatif du Cheval Blanc a démarré ses activités à Saint-Germain-Laval depuis le Mercredi 3 Avril 2019.
Animé par le marionnettiste de la compagnie TURAK, le spectacle d’ouverture était à l’image de ce que veut être le lieu : drôle, poétique, ouvert à tous et convivial…
En attendant l’aménagement de son local définitif – la belle maison à colombages sur la place de la mairie, Le Cheval Blanc est installé provisoirement à 100 mètres de là, dans la Maison paroissiale, située au 365 Boulevard des Vingtains, dans le vieux bourg de Saint-Germain-Laval.
Ouvert du Mercredi matin au Samedi soir minuit, le bistrot du Cheval Blanc propose des boissons locales bio et des apéros dînatoires, un espace détente avec des livres et des jeux (baby-foot, billard, fléchettes, jeux de sociétés… ), ainsi que des animations culturelles régulières à destination des petits et des grands (ateliers de poésie, de dessin, contes, soirées musicales, débats et rencontres thématiques… ).
Mercredi 17 Avril 2019 : Après-midi enfants 15h « Les douceurs de pinprunelle » conte « Comptines en pioche » duo musico-animalier Goûter Au chapeau pour les artistes…
Samedi 11 Mai 2019 : Soirée DJ Set à partir de 21h « Femmes aux fourneaux » / Chauffer le dancefloor / Lyon http://mixcloud.com/femmesauxfourneaux/ Soirée prix libre
Mercredi 5 Juin 2019 : Spectacle de magie ONE Magic Show 15h : pour enfants 19h : Mentalisme et magie pour adultes Au chapeau pour l’artiste…
Samedi 22 Juin 2019 : Fête de la musique Amazigh, musique kabyle libre / Roanne et Phat Dat, pop frenglish / Saint Germain Laval et ailleurs https://www.youtube.com/watch?v=GrDs5Z9VKAE/ Gratuits
Contacts : Association Le Cheval Blanc 88 place de la Madeleine – 42260 Saint-Germain-Laval Téléphone : 07 82 95 51 – 06 85 23 72 09 Email : contact@bar-lechevalblanc.fr
Pour en savoir plus, voir ci-dessous la description détaillée du projet associatif :
(Cliquer ici pour télécharger la brochure du Cheval Blanc)
Alors tous en selle et au galop pour découvrir au plus tôt ce lieu enthousiasmant !
Le 14 Mars 2019, la production d’énergie éolienne française a battu un record : selon RTE (Réseau de Transport d’Electricité), et grâce à une météo particulièrement ventée, la production d’énergie éolienne hexagonale a atteint la quantité record de 12 Gigawatts/heure (GWh) d’électricité de 14h à 15h (voir le site de RTE : https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique ).
Mais cette « bonne nouvelle » saluée par la Presse mérite d’être examinée en détail : en effet, la France est contrainte de vendre son excédent d’électricité, impossible à stocker, lorsque les éoliennes produisent inopinément plus que ses besoins propres. Ce surplus énergétique éolien est vendu à l’export au prix du moment sur le marché européen de gros de l’électricité EPEX SPOT (bourse des marchés spot de l’électricité européenne, qui regroupe la France et les 6 pays auxquelles elle est interconnectée : Angleterre, Belgique, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne).
Or, comme l’explique Jean-Marc Jancovici (Consultant indépendant Energie-Climat) lors d’une intervention auprès de la Commission d’enquête sénatoriale sur le coût réel de l’électricité, au niveau du continent européen,
en gros ou bien vous avez une dépression atlantique et toutes les éoliennes produisent, qu’elles soient en Espagne, en Allemagne, en France, en UK, etc…, ou bien vous êtes en régime anticyclonique et vous avez un peu de vents résiduels à Gibraltar, dans le couloir rhodanien, etc…
C’est à dire que quand le vent souffle fort, il souffle fort sur toute l’Europe, donc que la production électrique éolienne est excédentaire dans toute l’Europe, et que par conséquent son prix sur le marché EPEX SPOT à ce moment-là est en chute libre : soit 29 €/MWh le 14 mars 2019.
Or, cette électricité, l’Etat Français finance son rachat aux industriels éoliens au prix contractuel minimum de 80 €/MWh.
La consultation du site de RTE permet de mettre en évidence que le 14 mars 2019, l’éolien a produit 252 GWh de 0 à 24 h, dont 239 GWh ont été instantanément exportés.
Il faut rappeler ici que, par le biais des taxes appliquées sur la facture d’électricité (CSPE) et les 2 € versés aux promoteurs éoliens à chaque plein de carburant (TIPCE), ce sont les français qui payent la différence entre le prix d’achat (80 €) et le prix de vente (29 €) de l’électricité éolienne.
La date du 14 mars 2019 est donc bien à marquer d’une pierre noire, car c’est effectivement celle d’un record : c’est le jour où l’éolien aura coûté plus de 11 millions d’Euros aux Français !
Et c’est une information intéressante à méditer par les parlementaires de la Commission d’enquête sur la transition énergétique, qui a prévu de plancher sur « l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique » : en effet, écraser les français sous des taxes énergétiques qui s’appliquent le plus durement sur les plus défavorisés et les habitants des territoires ruraux, pour rémunérer grassement les industriels éoliens étrangers, ce n’est pas vraiment ce qui s’appelle de la justice fiscale…