Eoliennes : plus on en sait, moins on les aime…

Le lobby éolien alimente régulièrement les médias de sondages dont l’objectif est de démontrer qu’environ les trois quarts de la population française approuvent le développement éolien (voir par exemple ici le sondage Harris financé par ‘France Energie Eolienne’, l’association qui regroupe les professionnels français de l’éolien).

L’association ‘Documentaire et Vérité’ a poussé l’exercice plus loin en interrogeant au préalable les sondés sur la connaissance qu’ils avaient de l’éolien, avec un questionnaire (quizz) de 18 questions VRAI / FAUX. L’exercice a été révélateur et tempère objectivement ce que la FEE essaye de démontrer : en réalité, la conclusion de l’IFOP dans le sondage commandé par ‘Documentaire et vérité’, c’est que l’éolien, mieux on le connaît, moins on l’aime !

L’enquête de l’IFOP (dont le rapport est accessible ici) montre que les pro-éoliens sont aussi ceux qui en connaissent le moins sur cette énergie : les personnes ayant une image très favorable de l’éolien obtiennent dans le sondage une note inférieure de 40% à la note des personnes en ayant une image très mauvaise.

Les grands enseignements de l’enquête : une bonne image fondée sur du vent

L’enquête souligne ainsi que l’adhésion des Français aux éoliennes, relevée dans des enquêtes précédentes, n’est pas fondée sur des faits mais sur des croyances erronées.

Les Français sont globalement mal informés – et ce spécialement si l’opinion qu’ils ont de l’énergie éolienne est positive. Les personnes déclarant avoir une image très positive des éoliennes ont ainsi une moyenne de 9.1/20 au quizz de connaissances réalisé conjointement à l’enquête, contre 12.8/20 pour ceux déclarant en avoir une image très négative, soit un écart de 40% entre les notes moyennes des deux groupes. On constate donc que l’opinion des Français sur cette énergie est inversement proportionnelle à la connaissance qu’ils en ont.

L’opinion favorable qu’ont les Français de l’éolien mérite de toute façon d’être nuancée, puisque s’ils sont une majorité des sondés à déclarer en avoir une bonne image, ils sont en revanche 53% à se déclarer opposés à l’installation d’une éolienne à proximité de leur habitation (phénomène connu sous le nom de NYMBY : « Not in my backyard », ou en français : « Pas dans mon jardin »). On note par ailleurs que ceux se déclarant très favorables à une éolienne près de chez eux sont 76% à penser que la distance minimale entre un parc éolien et des habitations est de 1500 mètres, alors qu’en réalité celle-ci est de 500 mètres (source : Article L515-44 du Code de l’Environnement).

Les questions les plus clivantes

Les questions enregistrant les plus gros écarts entre les différents groupes sont intéressantes à examiner :

  • Les « très bonne image » sont 86% à penser que l’éolien a une meilleure empreinte carbone que le nucléaire, ce qui est faux (source : rapport du GIEC), contre seulement 23% pour les « très mauvaise image », soit un écart de 63 points.
  • Toujours sur le volet écologique, des écarts de bonnes réponses de 100% sont à noter entre ceux ayant une très bonne image de cette énergie et ceux en ayant une très mauvaise : les partisans des éoliennes ignorent très majoritairement qu’elles rejettent d’importantes quantités d’aluminium en mer (source : Le Figaro), qu’elles ne sont pas totalement recyclables (source : Véolia), et que l’éolien est le moyen de production électrique utilisant le plus de métaux rares (50% d’écart sur cette question ; source : Programmation Pluriannuelle de l’Energie).
  • Enfin, la moitié des « très bonne image » pensent que les pays avec le plus d’éoliennes sont ceux avec le prix de l’électricité le plus faible – ce qui en réalité est l’exact opposé (source : Eurostat) ! – contre seulement un cinquième des « très mauvaise image », soit là encore un écart de bonnes réponses de plus de 100%.

Voilà donc quelques exemples d’idées reçues qui faussent le jugement des français en leur présentant l’éolien industriel comme un moyen de lutte contre le réchauffement climatique et comme une source peu chère d’électricité, ces deux affirmations étant erronées dans le cas de la France, dont l’électricité est parmi les plus décarbonées et les moins chères d’Europe.

C’est pourquoi l’APPRAI va continuer inlassablement son travail d’information des élus et des habitants de la Communauté de communes des Vals d’Aix et d’Isable pour expliquer, démontrer, convaincre que l’éolien industriel n’est PAS, sur notre territoire, une solution adaptée pour répondre aux enjeux de la transition énergétique.

Alors que les collectivités territoriales doivent, dans le cadre de la loi du 18 Août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, élaborer des Plans Climat-Air-Energie Territoriaux (PCAET) (*), l’APPRAI et le Collectif des opposants à l’éolien industriel dans la Loire et les territoires limitrophes, travaillent de manière constructive à des propositions concrètes et cohérentes avec le SRADDET (**) Auvergne-Rhône-Alpes, pour atteindre les objectifs de la transition écologique à travers des « petits » projets d’énergies renouvelables adaptés aux territoires, bien dimensionnés et impliquant les habitants, plutôt que par de gros projets éoliens aux mains de sociétés multinationales étrangères, peu respectueuses de l’environnement et uniquement motivées par des profits financiers.

L’éolien industriel ne fait pas partie du patrimoine de nos campagnes : plus on le sait, moins on en veut !


(* PCAET : le Plan Climat-Air-Energie Territorial est un document de planification élaboré par les EPCI (Etablissement Publics de Coopération Intercommunale), qui comprend un diagnostic, une stratégie, un plan d’actions, ainsi que des outils de suivi et d’évaluation, pour, au niveau du territoire considéré, atténuer et s’adapter au changement climatique, reconquérir la qualité de l’air et maîtriser la consommation d’énergie)

(** SRADDET : le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires, a été adopté par le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes en décembre 2019 et approuvé par arrêté du préfet de région le 10 avril 2020. Les règles 29 et 30 du SRADDET AURA établissent les priorités régionales pour le développement des EnR)

(Sources :
Rapport complet de l’enquête IFOP Eoliennes
Communiqué de presse de l’association ‘Documentaire et vérité’
)