Ce sont 2 projets industriels éoliens que Vents d’Oc, prospectant pour le compte du groupe allemand Windwärts Energie GmbH, ambitionne d’implanter sur les seules communes de Pommiers et d’Amions (puisque la commune de Saint-Georges de Baroille a définitivement voter contre le projet sur son territoire lors du Conseil municipal du 11 Juin 2018).
Les zones identifiées par Vents d’Oc, situées à 500 mètres au moins de zones d’habitations , sont visibles en mauve sur la carte ci-dessous :
Pourquoi 2 projets distincts alors que seulement 1000 mètres séparent les 2 zones ? Parce que chaque projet individuel, d’une capacité inférieure ou égale à 15 Mégawatts et constitué de 6 aérogénérateurs (de 2,5 MW chacun) n’entre pas dans le cadre des procédures d’appels d’offres pour les gros projets éoliens (plus de 6 aérogénérateurs ou plus 15 Mégawatts ), bénéficiant ainsi de procédures simplifiées (obtention d’une Autorisation Environnementale Unique délivrée par le préfet de région) et n’étant pas soumis à la concurrence, qui serait susceptible de mettre en évidence le manque de rentabilité des projets de Vents d’Oc.
Dans le cas du premier projet sur Amions et Pommiers (les 2 périmètres au Nord-Ouest de la carte), présenté par Vents d’Oc en Février 2018, c’est la Forêt de Bas qui va être complètement saccagée, avec l’ouverture de chemins de 6 mètres de large au sein de l’une des rares grandes zones boisées existant encore dans la plaine du Forez, refuge de chauves-souris et de nombreuses espèces d’oiseaux (dont le Milan royal protégé et menacé) et traversée par le chemin historique de Saint-Jacques de Compostelle, classé itinéraire culturel européen en 1987 (Le tronçon entre Amions et Pommiers, situé sur la branche partant d’Allemagne et passant par Vezelay, voit ainsi passer de nombreux marcheurs de l’Est et du Nord de l’Europe, qui peuvent faire halte au gite jacquaire du vieux Pommiers).
Dans le cas du projet de Pommiers présenté par Vents d’Oc en Juin 2018 (les 2 périmètres au Sud-Est de la carte), ce sont les 2 lotissements du centre-village, dont un lotissement communal, qui vont être particulièrement exposés, avec des parcelles situées à 850 mètres de la zone du projet.
Comment des propriétaires (dont la commune), peuvent-ils espérer vendre des terrains dont la valeur à la revente va baisser de 30% en cas de réalisation du projet et qui voisineront avec des engins de 180 mètres de haut dont les risques sont la santé humaine et animale (basses fréquences et infrasons) sont considérés comme importants (migraines, nausées) dans des pays européens comme l’Allemagne et le Danemark, précurseurs en matière d’implantations de parcs éoliens et qui durcissent aujourd’hui leurs législations (interdiction d’implanter des aérogénérateurs à moins de 10H des habitations, c’est à dire 10 fois la hauteur des engins, dans certains länders allemands) ?
A Pommiers c’est également le site historique classé du vieux village, avec son enceinte fortifiée, l’église romane et le prieuré, qui est menacé, situé à moins de 1500 mètres de la zone du projet, alors qu’en 2016 les sénateurs proposaient d’interdire l’implantation d’éoliennes à moins de 10 kilomètres des monuments historiques (proposition repoussée par l’Assemblée nationale pour favoriser le lobby de l’industrie éolienne) et que la loi ELAN de 2018 réduit encore le poids de l’avis de l’architecture des Bâtiments de France dans l’obtention de l’autorisation environnementale unique.
Enfin, pour les 2 projets, des travaux considérables pour raccorder les postes de livraisons électriques au réseau EDF vont être nécessaires : en effet le poste électrique EDF de raccordement le plus proche est situé à Neulise, à environ 12 kilomètres, Vents d’Oc prétend creuser des tranchées et enterrer les lignes électriques, mais il n’explique pas comment il va s’y prendre pour traverser la Loire, puisque la commune de Neulise est située sur la rive opposée du fleuve par rapport aux projets. Des pylônes aériens vont nécessairement devoir être construits sur les communes de Saint-Paul de Vezelin et de Saint-Jodard, qui ruineront à leur tour la vue sur le fleuve, notamment depuis le site historique du Château de la Roche, tout proche.