A l’issue de la première semaine du mois de Juillet, où le « 3ème tour » des élections départementales et régionales 2021 a vu les assemblées des élus désigner leurs présidents et vice-présidents respectifs, le Collectif Zeroeol42 des opposants à l’éolien industriel dans la Loire et les territoires limitrophes a adressé un courrier à l’ensemble des élus du Conseil départemental de la Loire et aux élus ligériens du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes.
Les objectifs de cette communication étaient multiples :
- Informer les représentants des 2 assemblées de l’existence du Collectif, fort d’une cinquantaine de sympathisants et regroupant 8 associations reparties sur l’ensemble du département de la Loire et de communes limitrophes de l’Allier et du Puy-de-Dôme ;
- Dresser un état des lieux exhaustif des projets éoliens dans la Loire et sur l’ensemble de la région AURA (voir les tableaux ci-dessous) : afin de montrer l’ampleur de la prolifération anarchique de ces projets industriels ;
- Rappeler les préconisations du SRADDET de la Région AURA (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires, approuvé le 10 avril 2020 par le Préfet de Région), qui recommande d’autres alternatives que l’éolien industriel pour le développement des énergies durables dans la Région : la filière bois énergie, les centrales photovoltaïques et la production de biogaz par méthanisation.
Cette information générale a été complétée par des courriers développant un argumentaire détaillé et ciblé, qui ont été envoyés aux vice-présidents et aux conseillers spéciaux dont les attributions sont en relation directe avec l’éolien industriel : Air-Climat-Energie, Environnement et écologie, Eau, Aménagement et aides aux territoires, Tourisme et attractivité, Economie et préférence régionale, Ruralité, Agriculture, Ressources humaines.
Cette liste montre l’étendue des domaines de compétences couverts par la Région et le Département et la puissance potentielle de leurs actions, notamment au travers des aides et des financements qu’elles sont susceptibles d’attribuer aux territoires ruraux, les plus vulnérables économiquement et cibles privilégiées des promoteurs éoliens.
D’où l’importance qu’il y a convaincre les élus départementaux et régionaux d’orienter leurs stratégies vers le développement de solutions énergétiques adaptées au contexte local, qui préservent l’attractivité touristique des territoires ruraux et le rôle de sanctuaires de biodiversité des forêts anciennes, qui favorisent des emplois non délocalisables et soient compatibles avec la qualité de vie et l’expression démocratique des habitants : en moyenne montagne, l’éolien industriel n’est pas la réponse la mieux adaptée au défi de la transition énergétique et son acceptabilité sociale y est particulièrement mauvaise, sachant que la production d’électricité de la région AURA (la première de France) est par ailleurs très excédentaire.
L’éolien industriel terrestre et en mer, et l’opposition grandissante qu’il rencontre aujourd’hui partout en France au niveau local, a été au cœur de la campagne des élections départementales et régionales de 2021 : depuis la tribune de l’expert et défenseur du Patrimoine français Stéphane Bern, adressée en Mai à la ministre de la Transition écologique et dans laquelle il dénonce l’imposture écologique de l’éolien industriel, jusqu’à la sortie du documentaire « Eoliennes : du rêve aux réalités » un mois plus tard , les médias ont donné une large place aux débats contradictoires, de qualité inégale mais qui ont contribué malgré tout à améliorer l’information des citoyens sur ce sujet technique et complexe et à en démystifier les bienfaits, véhiculés depuis de nombreuses années par une communication publicitaire mensongère.
Cette mobilisation médiatique va très certainement se poursuivre pendant la campagne pour l’élection présidentielle de 2022, puisque le président Macron a lui-aussi évoqué le sujet à la fin du mois de Juillet à l’occasion d’une interview donnée lors d’un déplacement sur le terrain, et que plusieurs présidents de Régions (Haut de France et AURA notamment), candidats potentiels, affirment être opposés à la poursuite du développement à marche forcé de l’éolien industriel sur le territoire français voulu par le gouvernement actuel.
Cette période pré-électorale est une opportunité pour les opposants à l’éolien de faire entendre leur voix, d’exposer leurs arguments, d’expliquer leurs choix, d’apporter inlassablement de l’information aux citoyens : c’est pourquoi le Collectif Zeroeol42 (dont l’APPRAI est membre) est prêt et déterminé à agir pour que les 13 projets éoliens en cours de développement dans le département de la Loire, totalisant 88 éoliennes mesurant entre 125 mètres et 180 mètres de haut et situés sur des territoires naturels ou forestiers, y compris dans les Parcs Naturels Régionaux du Pilat et du Livradois-Forez, NE VOIENT PAS LE JOUR !