Les taxes sur la consommation d’énergie deviennent de plus en plus insupportables pour les ménages français : aujourd’hui elles s’appliquent principalement aux prix des carburants, demain ce sera au tour de l’électricité dont le prix pour les particuliers est appelé à augmenter très fortement dans les 5 ans à venir.
Les taxes énergétiques financent le programme de la transition énergétique et les énergies renouvelables, notamment à travers :
- la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques) sur les produits pétroliers (essence et gasoil pour les carburants et fioul pour le chauffage), qui remplace l’ancienne TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers) ;
- la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) qui apparaît au bas des factures d’électricité et représente environ 15% de la facture électrique des particuliers.
La dérive financière s’accélère depuis plusieurs années (augmentation de 17% de la CSPE entre 2016 et 2018, augmentation de 20% de la TICPE sur l’essence et de 26% sur le gasoil en un an) et est la conséquence économique directe de choix énergétiques inefficaces mais dont les impacts se font sentir sur les finances publiques jusqu’au-delà de 2030 (au titre des engagements antérieurs : par l’exemple l’obligation d’achat de l’électricité renouvelable produite à un tarif supérieur au prix du marché, qui garantit aux bénéficiaires de ces subventions une rentabilité quel que soit le prix de marché de l’électricité…).
L’éolien industriel terrestre en est un exemple emblématique : il représente moins de 4,5% de la production totale d’électricité en France en 2017, alors qu’en 2023 les charges cumulées de soutien à la production d’électricité éolienne terrestre injectées depuis 10 ans à travers la CSPE représenteront un total de 16 Milliards d’euros ; à titre de comparaison le coût du Chèque Energie, destiné à aider les ménages les plus défavorisés à supporter des factures énergétiques croissantes et financé également par les taxes énergétiques, représente un coût de 600 millions d’euros en 2018, soit 1/3 du montant du soutien à la filière éolienne terrestre !
Le rapport de la Cour de comptes de Mars 2018 sur le soutien aux énergies renouvelables pointe l’effet d’aubaine représenté par les procédures non concurrentielles d’allocation d’aides à la filière éolienne terrestre, qui aboutit à ce que des intérêts financiers privés, notamment étrangers (fonds de pension) prennent le pas sur l’intérêt général.
L’aveuglement des pouvoirs publics à continuer de vouloir imposer de manière non démocratique une stratégie énergétique inefficace et coûteuse conduit au rejet massif par l’ensemble des citoyens d’une « écologie punitive », dont le financement demande des efforts considérables à tous, mais plus particulièrement aux habitants des territoires ruraux, délaissés par les services publics et lourdement impactés dans leur vie quotidienne : coûts du transport et du chauffage mais également nuisances directes des implantations de projets industriels sur l’environnement rural, la santé et le prix du foncier (70% des projets éoliens font l’objet de recours sur le territoire national…).